ma ville de rêve, plus réelle que ma vie éveillée précisément parce qu’elle n’a aucun rapport avec la vie éveillée… WSB écrit ça quelque part. c’est en effet extrême de retrouver sans cesse la même ville dans les rêves, inconnue dans la réalité. mais c’est une ville qui bouge sans cesse, parfois port, parfois capitale d’un pays ancien. on sait toujours comment la traverser, parfois pas, on ne sait plus, on tourne en rond.
Catégorie : miscellanées
octobre 24
elles furent si précieuses ces bibliothèques, une part de nous. mais le temps qui creuse tout nous les fait paraitre comme des fantômes oblitérés. nous mêmes prenons en main ces livres lus… qu’ont-ils créé en nous ? en sommes-nous devenus autres ? autres que nous-mêmes ? quelqu’un me redit dans une sorte d’effarement l’extraordinaire oubli de tout. ainsi maintenons-nous ces fondations par habitude, peut-être par peur. en réalité, tout ce que tu accumulas n’eut pas l’impact escompté.
avril 24
les roses noires n’ont été posées nulle part. le vase reste vide.
juin 23
au 19ème siècle, les écrivains au laudanum – Coleridge, de Quincey, possiblement Keats, le club des Hashishins, Gautier, Nerval, Baudelaire, Rimbaud et l’absinthe, Lorrain et l’éther. le 20ème siècle, le Grand Jeu, Daumal et Gilbert-Lecomte. puis Burroughs et Michaux, Jünger et Dick. jusque là, quête individuelle, tentatives d’élargir le cercle de sa vision. les années soixante ouvrirent la boite et le poison se répandit. d’abord dans des communautés spécifiques – beuh, coke, héroïne, amphétamine, speed – puis au tout venant, à toute personne mal. après la coke festive, la solitude hors norme du fentanyl, les morts vivants se relèvent. au 21ème siècle, dans les rues – injections de xylazine : pertes de connaissance, états de stupeur durables, blessures qui dégénèrent en escarres, en gangrène, en nécroses entrainant des amputations. gestes difformes, membres déformés. enfer sur terre. on retourne à l’individu mais sans étendue, ni exploration, ni espérance.
octobre 24
tout irait bien si les dix heures de discipline m’entravaient mais le lit reste vaste, vaste comme un fleuve en sa confluence. tout irait mieux si ça restait ténu mais ce ne l’est pas, c’est pourquoi le fleuve grandit et que mon ouvrage est délaissé.
(en attendant la venue de Drew McDowall précédé de Mt. Gemini, 25/10/24)