
on se promène au bord d’une rivière. il fait nuit. on parle. je demande si on rentre. elle reste dans le vague. elle passe devant le chemin du retour, ne dit rien. je m’en aperçois. elle me dit qu’elle a préféré ne rien dire.
sur le retour, elle dit qu’on n’a vu que deux seules lucioles seulement : deux pour toi et moi, c’est suffisant, dit-elle. il commence à pleuvoir légèrement. on en voit alors d’autres, posées cette fois. on les examine de près, accroupis.
elle me dit que c’est pour attirer les femelles. certaines espèces produisent de la lumière, d’autres sont en chaleur. mon cœur commence à battre.
elle se baisse davantage, me laisse voir le bas de son dos. elle se tient si près que je sens mon sexe se tendre. il fait nuit. debout dans la chaleur de l’obscurité. elle entrouvre la bouche en jetant sa tête en arrière. on doit rejoindre les autres. marchant côte à côte, je presse mon sexe de la main droite comme pour le comprimer. je vois la pâleur de son bras passer sous son t-shirt noir. les mouvements sont indécis. sa main touche mon avant-bras. elle me parle de son fiancé, moi de mes enfants.
avant de rentrer, je l’aide encore à franchir un muret un peu haut. je la retiens par les hanches. elle se colle maintenant à moi. des gouttes de pluie arrosent nos têtes, nos épaules. on reste ainsi un bon moment, dans cette chaleur.
août 2008
photographie : David Gaberle