tu avais gardé ta sobriété pour moi et ta famille mais tu n’as pu t’en servir quand il le fallut. quand les hommes débarquèrent et que le danger s’approcha, tu ne pus voir au-delà de tes yeux, entendre au-delà de tes oreilles. tu perçus tout et tu saisis d’un coup – tout – mais un rien trop tard. cette faiblesse a fait qu’il ne reste rien, ni de ta famille, ni de moi.
Auteur/autrice : Guy Marc Hinant
novembre 25
je m’y maintenais mais j’ai avalé cette vague. c’était quelques jours après le massacre et j’ignorais encore qui étaient morts et qui étaient vivants. j’attendais de voir le ciel s’assombrir et une vague gigantesque me submerger. mais ça n’arriva pas. je dus continuer à marcher, seul comme un tueur, sur le bord de la route.
octobre 25
presque enfant encore sur la crête de la vague avant qu’elle ne se referme dans un fracas
au moment de cet équilibre suspendu
notre conscience d’exister tout au bord
alliée
à l’irrémédiable impensé
avant que tout s’enroule en remous et qu’une autre nous soulève
Mai 25
plomb (titre) je compile mes textes liés à la politique depuis deux ou trois ans. j’enlève les noms et les sigles et je recompose. cela suffira sans doute.
octobre 25
l’oubli de nous Après ces années
de vie intime
l’ancien besoin de soi revient L’attente
en ces confins sans lui sans elle sans personne
