sonorités d’un bâtiment dans la lumière déclinante

Sounds building in fading light – tel fut le titre de l’installation sonore que Stephen Vitiello créa au Diapason de New York d’août à octobre 2001, espace subtil et prémonitoire qui concernait les Twin Towers. Après que les tours se soient écroulées le 11 septembre, les gens affluèrent vers ce qui devint instantanément un lieu de mémoire. On y trouvait une sorte d’intimité, oui, c’était bien le son des tours, ce que l’on y percevait, l’infra-basse du vent en contrebas, les cliquetis dans l’air tourbillonnant… la vie lointaine, à cette hauteur. Tout ce presque rien que Vitiello avait capté tremblait dans cette précarité-là.

le jour où Donald Judd débarqua à Marfa, Texas

Ecrit non publié pour un futur Luna Park de Marc Dachy

15 untitled works in concrete, 1980-1984.

Affrontant toutes les nécessités imposées par musées, lassé par leurs exigences qu’il perçoit comme dénuées de sens, Donald Judd va dans le désert, y découvre un lieu, il y crée son propre espace – un espace fixe, pour lui et ses amis. Ce processus est superbement décrit, en même temps que la conception profonde de son art et de l’architecture adaptative, dans ses Ecrits (*).

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William S. Burroughs : les enregistrements > percées dans la chambre grise.

un article publié par Le Magazine Littéraire #542, avril 2014

A l’énoncé de son nom apparaissent son visage et sa voix. À chacun de parler d’où il se tient. J’ai principalement vu Burroughs, tirant ses feuillets d’une table de lecture, récitant d’une voix basse et traînante ses textes les plus récents, ses ‘routines’, ou se pencher vers l’enregistreur, bandes magnétiques se déroulant, faisant résonner dans la pièce ses expérimentations anciennes.

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Taxinomie, trous et percées. Une lecture continue du monde à travers des fragments.

écrit pour le catalogue Audiosphere de Francisco López,
Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía, Madrid,
14 October, 2020 – 15 February 2021

Je chantais en marchant un hymne mystérieux dont je croyais me souvenir comme l’ayant entendu dans quelque autre existence et qui me remplissait d’une joie ineffable. Gérard de Nerval, Aurélia, (1855).

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