au 19ème siècle, les écrivains au laudanum – Coleridge, de Quincey, possiblement Keats, le club des Hashishins, Gautier, Nerval, Baudelaire, Rimbaud et l’absinthe, Lorrain et l’éther. le 20ème siècle, le Grand Jeu, Daumal et Gilbert-Lecomte. puis Burroughs et Michaux, Jünger et Dick. jusque là, quête individuelle, tentatives d’élargir le cercle de sa vision. les années soixante ouvrirent la boite et le poison se répandit. d’abord dans des communautés spécifiques – beuh, coke, héroïne, amphétamine, speed – puis au tout venant, à toute personne mal. après la coke festive, la solitude hors norme du fentanyl, les morts vivants se relèvent. au 21ème siècle, dans les rues – injections de xylazine : pertes de connaissance, états de stupeur durables, blessures qui dégénèrent en escarres, en gangrène, en nécroses entrainant des amputations. gestes difformes, membres déformés. enfer sur terre. on retourne à l’individu mais sans étendue, ni exploration, ni espérance.