oui, c’était avec Jean-Dominique Rey, en 1951, en mai. Paul à ma droite, rue des Ecoles, on revenait de chez lui, rue d’Ulm et on allait je ne sais où. mon mari Klaus Demus était resté à Vienne.
Paul lui a dédié Die Jugs. Il était aussi proche d’Ingeborg, pas de la même façon, bien sûr. il semblait souvent en sa présence, sa présence mentale, car, comme on le sait, ils ne se sont finalement vus qu’à de rares occasions.par choix, sans doute. c’était très difficile. j’ai voulu écrire là-dessus mais ils m’étaient trop proches. je n’ai pas osé. Klaus et moi et Paul, on s’est beaucoup écrit. tout cela a été publié bien plus tard. là, on était encore dans la vie, on cherchait. concernant Jean-Dominique, l’histoire est assez drôle. en 1947, il a dû faire son service militaire, le hasard a voulu que ce soit à Vienne. il y a rencontré Paul, ils sont resté amis, ils se voyaient tous les jours. peu de temps après, Jean-Dominique est rentré à Paris et Paul y a débarqué. Klaus et moi, on l’aimait tellement. là, j’ai 25 ans, Paul, 30, sa main gauche en poche tient un carnet. je te confie cette photographie, comme la preuve de notre amitié profonde à une époque qui fut peut-être la plus heureuse de notre vie. Nani Domus, née Meier. ps – Jörg prit le cliché.