
de l’élan révolutionnaire à l’incapacité à prendre la mesure de ce qui se passe. en 1937, Manya Schwartzman, jeune révolutionnaire féministe, quitte toute jeune le ghetto roumain de Kichinev (en Bessarabie, alors ; de nos jours, en Moldavie) pour la promesse de l’Union Soviétique. elle part en éclaireur. à un moment critique, lorsque tout vire au cauchemar, que tout espoir s’effondre, elle écrit à sa famille qui s’apprête à la rejoindre : « ne venez pas, nous nous sommes trompés ». on perd sa trace peu après, lors des premières grandes purges staliniennes. « l’héroïsme en nous est passé de l’autre côté du fleuve ».
14 mai 2020
(notes d’un carnet d’observation, octobre 2019)