La sonde

La sonde

lorsque je me regarde en ce miroir
et que je vois mon visage disparaitre
qu’est-ce qui advient à son endroit ?
ces fluidités d’aura que le fond de mon oeil perçoit
ce sont comme des grimaces faites il y a si longtemps
expiration inspiration dissipation
il y a un trou noir des organes partiels du désordres un mur blanc
par moment le dais crayeux de ma propre peau
où s’écrête des traits si lamineux qu’ils s’obscurcissent et sombrent
voici ma pupille, elle tremble
à cet instant, on est personne en particulier
ah-hè-haï…
auto-hypnose dans un miroir
seul la nuit dans l’attente déchirante de
(mots incompréhensibles)
miroir miroir montre-moi la réalité de ce monde-ci ou de n’importe quel monde
que mon visage se dissipe pour faire place à un autre visage
et n’importe quel trait de visage inconnu commence à parler avec une autre voix que la mienne
je marche cette nuit dans un laboratoire secret que dirige un savant dont j’ai oublié le nom
devant moi des sacs avec sangles de cuir
des grilles surmontées d’ampoules pourries des dynamos des conducteurs électriques
devant moi des vitres qui donne sur des voies noires, des frondaisons, peut-être des marais

texte écrit pour le film La sonde, 1996, lu par Gabriel Séverin.