
de là où on était, de cette sorte de colline, on voyait, en contrebas, ce qu’avait été la mine de charbon. aujourd’hui, c’est dans ces espaces éparpillés qu’on grappille des bouts de bois, des morceaux d’anthracite ou des outils. d’une de ces maisons, où les jardins sont tellement pentus qu’ils donnent le vertige, remontait une vieille chanson des années 60, une sorte de twist chanté en italien. ce sont les dernières heures du jour et les lampes à iode commencent à se refléter dans la Basse Sambre. le chant des oiseaux se mêle aux fracas étouffés des moteurs. une haie cache à demi un couple qui se colle. arrivent ces jeunes gens en 49 cm³, ça pétarade et ça chahute. JP leur donne trois minutes pour déguerpir. chaque coup de poignet sur l’accélérateur fait se cabrer son engin qu’il stoppe juste après ; ça laisse des traces dans la boue, ça impressionne. pattes de lapin qui pendouillent autour du guidon. Italo place sa roue entre le couple qui se relève. le jeune veau médite sur des taureaux. ici, les pâturages donnent sur les ronces ou le mur d’une usine (le plus souvent désaffectée).
20 novembre 2008
Photographie : Priscillia Vignante, Terril Naye à Bois