
문무대왕릉 quittant Gyeongju, long trajet en bus vers la côte : face à la tombe sous-marine du roi Munmu. sur le trottoir où l’on passe, un sabre est jeté par terre. on s’arrête, c’est le début d’un rituel chamanique. un homme en t-shirt blanc commence à danser avec une série de rubans colorés qu’il agite, noir, jaune, puis vert, bleu, et ça se répète. musique rythmique constante mais martelée sans qu’aucune monotonie n’apparaisse. vu de près, il ne s’agit pas d’un gong mais d’une sorte de steel en cuivre (d’où les très nombreuses micro-modulations ; j’ai un moment cru que mon cerveau produisait cette sensation). l’approche est délicate, ne sachant comment agir face à ce qui se déroule devant nous. dom ouvre un carnet et se met à dessiner, ce qui, dans n’importe quelle circonstance, a toujours été bien perçu. je commence à filmer (soi-disant) avec la plus grande discrétion. l’homme dansant et la femme musicienne. je les filme pendant près d’une heure. à la fin de ce kut (cette cérémonie), l’homme que l’on voit danser (mais qui voit et relie) – et la musicienne (qui le transporte en ces lieux) –, nous demandent d’approcher et nous offrent des abricots séchés.
mi-avril 2020
pour un voyage immobile, 2017 (1)
je dois un peu contextualiser la publication de ces textes. Dominique Goblet, ma vie se confond avec elle depuis longtemps et toujours pour le meilleur (en ce qui me concerne) – c’est elle qui me propose de partager quelques-unes de ces notes accumulées (étant aujourd’hui confinés.)